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1997, j'ai dix ans et je rentre au collège. Je porte toujours mon cartable sur mon dos et m'habille avec des joggings. Pyjama de la tête aux pieds. J'ai envie de me faire remarquer mais je suis pas un grand sportif, ni le beau gosse de la classe, ni le premier de la classe. J'ai décidé d'être le délégué.
Pendant longtemps, on m'a collé l'étiquette de l'élève sérieux, respectueux et respectable. Mais le délégué, c'est juste le mec à qui tu parles peu et que tu vois tous les trimestres pour savoir si tu te feras engueuler dans un mois lorsque tu recevras ton bulletin de note. Tu crois qu'il peut t'aider mais en fait, tu comprends pas qu'il suffit d'avoir de bonnes notes pour avoir un bon retour.
Je me fais un groupe d'amis, j'évite de passer pour un rigolo et un pleurnichard. Parce qu'effectivement, j'en étais un. Mais tu apprends très vite que si tu le restes, tu t'attires les ennuis très vite. Soit tu es malin et tu les évites, soit t'es assez balèze pour sortir les poings. Et des coups, j'en ai reçu. Je les ai pas forcément rendu. Je suis pas un pacifiste mais j'ai jamais réellement su me servir de mes mains comme des armes. Je suis un idéaliste qui préfère construire que détruire. Tout ce que j'ai réussi à construire, c'est une carrière. Mais à cet âge là, évidemment, je n'y pense pas encore. Ni même aux nanas, remarque.
A cette époque, j'allais souvent chez un pote qui nous invitais après les cours. Et puis, plus tard, quand on séchait les cours. On s'était un groupe d'amis en fin de 3e. C'est peut être à ce moment là que j'ai commencé à "fréquenter" des filles.

Entré au lycée, je suis passé de Gérald de Palmas à Linkin Park. Je m'habille plutôt sombre. Un jean, un T-shirt, coupe au gel. Geek, rebelle, appelé moi comme vous voulez. Je joue beaucoup à Counter-Strike et à PES. Ca parait incompatible et pourtant. Je passe beaucoup de temps devant le PC mais je suis l'entrainement de handball. Autant de paradoxe qui me permet de sortir des clichés et d'une catégorisation. Celle qui vous classe dans les pouffes, les sportifs, les geeks, les gothiques, les têtes à claques, les bouffons, les bosseurs, etc ...
Mais ce qui m'a le plus marqué durant mes années lycée, c'est de ne plus avoir de nouvelles de mes amis du collège. J'ai compris très vite que les temps changent et que les gens passent. Depuis, je ne fais jamais entièrement confiance aux personnes que je rencontre.

A la fac, j'ai tourné véritablement la page. Notamment grâce au déménagement. Mais je ne voulais plus garder le souvenir du lycée, des disputes, des amours ratés. Je voulais me concentrer sur une seule chose : mes études. Ca pourrait paraître triste et fade comme objectif mais je ne voulais pas rester dans le cycle scolaire. Tellement puéril à mon goût.
Pour me divertir un peu, je me suis mis aux jeux musicaux et au milieu asiatique. Mais aujourd'hui, ça me lasse. Ca concerne surtout les jeunes de 15 ans qui cherchent le monde idéal ou les vieux de 28 ans bloqués sur les dessins animés de leur enfance. 

Aujourd'hui, je suis salarié en tant qu'intégrateur, ou webmaster si vous préférez. Et je n'apprécie pas non plus les gens qui m'entourent. Je pensais être enfin avec des adultes. Mais, l'état d'esprit des gens ne correspond certainement pas à l'âge ou le milieu social.

Le point commun entre toutes ces périodes, c'est que j'ai croisé des personnes qui n'hésitent pas à pointer les gens du doigt. A se moquer d'eux. Parce que cette personne sort avec telle ou telle personne. Parce qu'il a fait ci et ça.
J'ai surtout découvert ce WE qu'un de mes amis proches est comme ça. Et ça m'a blessé. Je me sens trompé.

Vie, le 2010-10-04