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Voilà, c'est fini. En tant que fan de foot, je me devais de réagir face à cette élimination précoce en phase de poule. Une fin catastrophique autant sportivement que par les remous extra-sportifs : la France, risée du Mondial. Retour sur l'ère Raymond Domenech.

Oui, c'est un peu le bouc-émissaire facile que l'on a trouvé  pour justifier l'échec français. Notamment à cause de sa communication désastreuse. On se souvient de sa demande en mariage à Estelle Denis après l'échec de l'Euro 2008 où les Bleus ont terminé dernier de leur groupe avec 2 défaites et 1 match nul. Ca ne vous rappelle rien ?
Bref, Raymond Domenech a toujours été évasif lors des conférences de presse. Il botte en touche dès qu'on parle de stratégie, de choix, de tactique. Problématique pour un footeux. Et ça se voit. Ca se sent. Pas la peine d'avoir fouler le terrain vert pour s'en rendre compte. Un turnover perpétuel, une tactique instable. Ceci, combiné avec les défaites successives ont fait du sélectionneur national la cible privilégiée du public. On lui reproche de brasser l'air et de ne rien apporter à cette équipe qui, de jour en jour, qui se perd sur le gazon.

Ce désamour des supporters se traduit notamment par le fait que de plus en plus de Français supportent d'autres pays. Je comprends que certains supportent leur pays d'origine (Portugal, Algérie, Cameroun etc ...) ou des favoris comme l'Espagne ou l'Argentine mais de là à supporter la Corée du Sud, par exemple, je trouve ça incompréhensible. Et pourquoi pas ? On se trouve une alternative à une équipe de France décevante. Maintenant, on a peur de supporter des perdants, on se range du côté des gens qui réussissent. C'est tellement plus simple, remarque. Ou typiquement français.

On se rend peut être pas compte mais l'impact psychologique sur les joueurs est énorme. J'ai jamais été un grand sportif mais j'ai déjà fait des compétitions et savoir qu'il y a des personnes qui vous soutiennent, ça apporte un plus. Ou du moins, pas de malus. Je sais que dans ce genre de situation, il y a 2 solutions, soit tu te casses la figure, soit tu te surpasses. Surtout que depuis l'épopée 1998-2000, l'équipe de France est considéré comme une équipe majeure au niveau mondial. C'est une certaine pression d'être favori. Alors évidemment, à chaque faux pas, la presse s'en donne à cœur joie. Et c'est pas vraiment les instances supérieures qui protègent les joueurs. Ni les politiciens.

C'est toujours pareil avec ces bureaucrates. Quand il s'agit de se mouiller pour les autres, il ne se bouge pas le cul mais quand leur image est en jeu, on retourne tout le ministère. Ca ne marche pas qu'en politique d'ailleurs, croyez-moi. Du coup, ça m'étonne même pas de voir la Fédération Française de Football (FFF) trouver un (des) coupable(s). Il y a eu Nicolas Anelka. Il y en aura d'autres. De son côté, le président de la République a envoyé son sbire du ministère des sports, Roseline Bachelot pour aller sermoner les joueurs. "Ils ont pleuré". Parait-il. C'est sur que de voir une femme aussi sexy, ça pique les yeux. Sérieusement, je doute de l'utilité de cette intervention. C'est purement politique pour faire croire au monde entier que le gouvernement français ne cautionne pas la grève des joueurs.

Un ras le bol que je trouve logique. Ce sont des pantins qu'on traîne à droite à gauche et à qui, je pense, on a manqué de respect. Alors ils ont dit stop. Et je les comprends. Moi, j'approuve. Parce qu'en haut, ni Jean-Pierre Escalette, président de la FFF, ni Raymond Domenech, sélectionneur et interlocuteur direct, n'ont été capable de s'accorder et d'encadrer cet effectif. Ce ne sont pas 23 joueurs qui sont à blamer. C'est trop facile. Parler de leur salaire, de leur hôtel luxueux (merci Rama Yade, encore une intervention pertinante), de leur statut vis-à-vis des jeunes, de l'amour du maillot, c'est s'écarter de l'essence du problème. Une organisation défaillante où les joueurs ont suivi sagement ce qu'on leur disait. STOP.

Fini cette coupe du monde 2010. Du moins pour une équipe de France inexistante. il faut reprendre les bases et tout reconstruire. Ce qu'on a pas su faire depuis 2000 parce qu'on s'est reposé sur cette époque dorée. Mais les temps changent et les Hommes passent. Le temps passe et les Hommes changent.

Sport, le 2010-06-23