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Je suis fier de moi. Non pas par mes récentes mésaventures mais parce que je sors d'un lycée classé ZEP (Zone d'Education Prioritaire), j'ai réussi ma première année de fac pour rater les suivantes et j'ai finalement trouvé un métier où je gagne quasiment le double du SMIC. Je pense faire parti de la classe moyenne. J'ai une situation stable et je n'ai pas à me plaindre de ma carrière professionnelle. Alors évident, je n'atteinds pas les chevilles de ma soeur parfaite mais je suis pas mal loti par rapport à d'autres sortant de mon bahut. En même temps, il n'y a pas que des ploucs sortant d'Henri Wallon. La plupart de mes anciens camarades ont terminé ou termine leurs études en photographie, en ingénieurie, en architecture, en informatique. De beaux parcours pour des jeunes banlieuzards.

Et malgré ça, je vis encore chez ma mère. On me demande souvent pourquoi et si je n'ai pas envie de partir. Evidemment que je voudrais avoir mon appartement. Mais au final, ce n'est que symbolique. C'est prendre son indépendance. Pour autant, après réflexion, je me dis que le meilleur choix est de rester auprès de ma maman. Je paie les charges, je suis nourri et blanchi. Mais surtout, je me sens incapable d'abandonner ma génitrice, seule, alors que je peux l'aider par ma présence.

Je l'ai accompagnée au karaoké aujourd'hui. J'ai bien vu qu'elle n'avait pas un noyau solide d'ami, de personne sur qui compter. Son parcours et son caractère difficile l'ont un peu isolé. Je ne suis pas très famille. Je ne suis pas un fils modèle. Je n'ai pas les mêmes affinités qu'elle a avec ma soeur, bien qu'elles sont toujours en train de se chamailler. Néanmoins, je pense que ce qui la rendrait heureuse et fière, c'est que ses enfants lui témoignent leur gratitude de l'éducation et de l'hospitalité qu'elle leur a offertes. Et c'est ce que j'essaie de lui apporter aujourd'hui.

En somme, je voudrais lui souhaiter un joyeux anniversaire en ce jour qui lui est spécial.

Vie, le 2011-04-13