C'est indéniable, je ne suis pas comme elles. J'ai ce truc et elles ont ces machins (oui, je parle de kiki et de roploplo entre autres). Je n'accepte pas d'être mis dans le même sac à patate que ces choses ambulantes qui pullule notre environnement. Perfide, elle joue des hommes comme nous n'avons jamais fait d'elles. Voilà les faits.
Mon premier épisode se passe sur internet. En ce moment, je l'avoue, je suis accro à Twitter. La première fois que je l'ai utilisé, je me disais que c'était inutile. Que les fonctionnalités présentes étaient similaires à celles de Facebook. Je le pense toujours d'ailleurs. Seulement, il est possible de suivre (ou d'être suivi par) des gens qu'on ne connait absolument pas. Et c'est d'ailleurs ça que je trouve excitant. Je me suis laissé tenter par les suggestions de Twitter. Des amis des amis. Des personnes ayant les mêmes centre d'intérêt. Why not ? Et puis je suis tombé sur cette nana qui me suivait, Gwen.
Je pensais que c'était un bot comme pas mal de mes followers. Mais en regardant sa fiche et ses tweets, il apparaissait que c'était une personne qui tenait sur deux pattes. Avec des messages plutôt censés et intéressant. J'ai décidé de la suivre. Et quand a quelques tweets d'intervalle elle parle du site quora en même temps que Candice (une autre nana que je suis et que je ne connais absolument pas - je pense qu'on a des amis en commun), ça me perturbe. Car je suis un enfant du web. Je vis de ça, je vis grâce à ça et ma vie tourne autour de ça. Je l'assume depuis peu. C'est mon métier mais aussi une passion. Je vous raconterai plus tard ma relation avec la toile.
Quora est un site accessible seulement sur invitation. Je demande donc à Gwen si elle a des invitations. Ok, c'est assez osé de la part d'un mec qu'elle ne connait pas mais pourquoi pas. Je déteste demander quoique ce soit via message privé, j'ai l'impression de me rabaisser.
Bien qu'Internet a permis de rapprocher les Hommes, il y a toujours une certaine distance lorsqu'on essaie de nouer le contact. Un peu comme IRL me direz-vous. La faute à la propagande, aux pédophiles, aux geeks, au gouvernement etc ...
Mes craintes étaient fondées. Je reçois comme réponse : "lol :)". SU-PER ! Me voilà bien avancé. Mais attendez, c'est quoi Quora ? Apparenté à un réseau social, je le considère plus à un moteur de recherche. Peut être que j'ai pas tout compris. Vous posez des questions et d'autres personnes se chargent d'y répondre. Un peu comme un forum mais de façon pertinente et intelligente, un Wikipedia like.
J'insiste un petit peu auprès de Gwen parce qu'honnêtement, je suis frustré. Non pas qu'elle se foute de ma gueule (bon ok, si quand même) mais surtout parce que deux personnes (des nanas en plus) savent quelque chose de plus que moi sur le web. Là, sa réponse fut surprenante : "pas le temps pour les DM :( on peut continuer sur http://t.co/0bs8ilq si tu veux :x". What the fuck !
En cliquant sur le lien, j'ai eu un effet Kiss Cool. Chouette, un site de rencontre sexuel. Quoi ? Mais je veux ta putain d'invitation, moi. Au final, je repars bredouille. Je me console en me disant que c'est un site pas si terrible que ça (si si, je le pense), que je vais en parler sur mon site et qu'il y en a d'autres plus ignorant que moi. Je verrai s'il fait un boom plus tard.
Deuxième épisode, celle du RER. Les transports en commun, c'est un réseau permettant de nous déplacer en masse. L'occasion de croiser quelques belles demoiselles. J'avoue n'avoir jamais osé aborder une nana dans le métro ou dans la rue. Je me contente de les admirer, de loin. Mais ce que j'adore par dessus tout c'est d'observer les hommes jetant des regards furtifs. Parce qu'au fond, ils sont comme moi.
J'ai flairé le bon pigeon. Homme, brun qui vire au gris, la bonne quarantaine, le mètre quatre-vingt, environ quatre-vingt-dix kilos. Il arrive deux stations après nous. Je suis assis derrière la jeune femme que j'avais repéré quelques minutes plus tôt sur le quai du RER C à Invalides.
Femme urbaine et moderne, la bonne vingtaine, blonde, bien habillée. Je me suis assis dans un carré vide. Elle, le carré suivant, face à moi, je vois son dos. L'homme s'assoit dans le carré d'après, face à nous, légèrement de diagonal. Il jette un premier coup d'œil avant de se plonger dans son livre ou magazine. Il l'a repéré. Pas forcément célibataire, il cherche à s'imprégner son visage, il lance un second regard. Elle a remarqué. Elle se tourne vers l'extérieur, nous étions côté fenêtre. Je ne peux m'empêcher de rire de la situation. Je le sens, accro, obsessionnel, il n'a qu'une envie, profiter de son visage car dans une heure, il l'aura totalement oublié.
Elle fixe l'extérieur, tantôt son reflet, tantôt les parois du tunnel qui nous plonge dans le réseau glauque et sombre. A ce moment là, à chaque fois qu'il levait les yeux, il en profitait pour l'observer. Mais à quel moment ? Au niveau des arrêts. Les gens descendent, montent, traversent les couloirs, vous bousculent, c'est la bonne occasion pour lever la tête. Ou plutôt curieux, analysant les autres passagers, scrutant votre portable ou tout autre accessoire que vous connaissez bien évidemment par cœur mais cela vous permet de poser accidentellement vos yeux sur cette femme. En vous levant, un dernier coup d'œil et puis j'y vais. Nous descendons tous les trois à la même station. J'ai déjà oublié son visage.