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Ca aurait pu être un sujet de philo mais c'est juste une question que je me pose un samedi après-midi. Trop fiévreux pour sortir et trop actif pour dormir, je me suis lancé dans un nouvel article.

Au début des années 90', j'avais une Game Gear, la concurrente direct de la Game Boy. Cette console portable couleur avait une principale contrainte : elle nécessitait 6 piles. J'étais encore jeune et on ne pouvait pas parler véritablement d'une passion pour les jeux vidéo mais c'était le début d'une aventure. En vérité, l'anecdote qui m'a le plus marqué dans ma relation avec les jeux numériques est l'achat de ma toute première Playstation. C'était dans un magasin Carrefour. Un pack avec la console, deux manettes, une carte mémoire. On était passé devant avec le caddie. Je la regardais du coin de l'œil, envieux.
A l'époque, ma famille traversait une crise financière. Ma mère commençait à travailler, elle essayait de stabiliser les revenus de la maison, venait d'obtenir le permis et sa voiture. Pour moi, l'idée d'avoir une console était qu'un rêve. D'ailleurs, je rêvais souvent dans avoir une et j'étais souvent déçu en me réveillant. J'enviais Julien, mon ami du bâtiment d'en face qui avait une Megadrive. J'allais souvent chez lui pour faire une partie. Mais comme tout être humain, on est réellement satisfait que lorsque l'on possède ce qu'on désire.
Alors imaginez ma joie lorsque ma mère a déposé la boite dans le caddie. J'étais dans un premier temps souriant. Puis méfiant. Je me disais que ce n'était qu'un rêve, que ce n'était pas possible. Je savais aussi que c'était un certain sacrifice. 1100Francs. Ce n'était pas une somme qu'on pouvait se permettre de dépenser tous les jours. Ne serait-ce même que tous les mois. Je sais que dans cette affaire, je dois remercier ma sœur qui a toujours été une grande artisane de mon développement intellectuel. Aussi bien scolaire qu'extra-scolaire. C'est elle aussi qui s'était battu pour qu'on ait notre première ligne ADSL quelques années plus tard.

La passion chez elle se traduit par des cris aigus, stridents, stressants : boysband. C'est drôle de voir que quinze années plus tard, les nanas de 20 ans peuvent être  toutes aussi désorientées quand on parle de groupe de garçons.

Il y a aussi la passion dévorante. Celle qui vous pique de temps en temps et qui vous force à reprendre votre drogue. Je pense à WoW notamment. Je n'y ai jamais joué mais de ce que j'en sais, les gens vont jusqu'à construire leur vie autour du jeu. Planifier leur temps en fonction de ce qui leur reste après le jeu. Je ne suis pas encore arrivé à cet état d'avancement. Peut être avec le cinéma et le sport que je planifie dans la semaine, après le boulot. Mais je peux pas pour autant dire que je suis un passionné de musculation ou du grand écran.
Jérémy me disait qu'il avait arrêté la guitare à cause de WoW. Ca m'a rappelé que là aussi, c'était un rêve. Un souhait d'un jour prendre une guitare, de gratter, de faire tomber les nanas et de gagner du charisme rien qu'en ayant la sacoche. Ca n'a marché qu'un an. Une année où j'ai appris la guitare classique et brésilienne. Mais soyons honnête, c'était pas ce que je voulais. Je me vois plus dans un truc plus funky et plus cool genre la pop britannique. Je pense notamment aux Beatles. Parfois, j'adopte leur coupe (juste parce que j'ai la flemme de me les couper) mais c'est surtout ce style de musique que j'ai envie de jouer. Mais ça se travaille. Je pense que j'ai pas eu le courage (pas assez passionné ?) de poursuivre et de continuer à creuser. Je pense avoir une bonne oreille pourtant et c'est grâce à ça que je suis arrivé au sommet (français) du DDR. Mais là encore, j'ai perdu toute envie. Mes passions sont éphémères.

Finalement, la passion, c'est quoi ? Quelque chose d'attractif ? Addictif ? Actuellement, ce n'est qu'une case à remplir. Une réponse à étoffer. Un mot de passe qui va te permettre d'aller plus loin dans une conversation. Une raison pour parler.
Je me passionne donc pour le blogging de ma vie, la partager.
En vérité, j'ai pas encore trouvé de case à cocher.

Vie, le 2010-12-11