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Récemment, je vous disais que ma sœur accorde une attention particulière à la famille. C'est pas vraiment mon cas. Non pas que je suis un rebelle. J'ai énormément de respect et d'affection pour mon entourage mais je m'engage différemment. C'est un peu comme se sentir concerné par la biodiversité mais ne pas être végétarien. Something like that.

Cette relation assez privilégiée entre ma sœur et ma mère remonte d'il y a 20 ans. A l'époque, nous traversions une période difficile. Ma mère se retrouve seule à élever deux enfants et ne parlant pas très bien français. L'aînée avait donc la lourde tâche de l'aider dans les démarches administratives, choses que je n'ai pas eu à faire jusqu'à récemment. De mon côté, j'ai grandi seul avec la rue, comme on dit. Je ne suis pas devenu un dealer mais la réalité des cités m'a forgé.
A cette époque, je me suis un peu isolé, mes parents n'ayant pas vraiment de temps à m'accorder. Je suis aussi très susceptible, ce qui a rendu mes relations pas vraiment simple avec mes camarades (même aujourd'hui d'ailleurs). Au final, j'ai appris à ravaler des larmes, prendre sur moi et à être le plus solide possible. Parce que des larmes, il y en a eu. Chaque soir, pendant une période où je me demandais pourquoi moi et pourquoi pas les autres. Parce que très souvent, on cherche des coupables. Très souvent, je me suis remis en question. Mais très souvent, il n'y a pas de déterminisme ou du moins de causalité.

Hier soir, j'en ai reversées quelques gouttes. J'ai repensé à cette période. A ces pensées. Hier soir, en rentrant chez moi, ma mère m'a demandé de regarder des notes administratives. J'avais 5 de sommeil, 8h de travail, 2h de sport et 2h de transport. Résultat, je n'ai pas été très diplomate. Et elle n'a pas hésité à me le souligner à juste titre avec au passage, quelques remarques désobligeantes comme on sait bien le faire chez nous.
Sur le coup, j'ai cessé de répondre. J'ai mis ma tête entre mes mains, sentant mes paumes m'étouffer. Et puis j'ai relevé la tête, décidé à ne pas m'émouvoir devant elle. Ma mère s'est assise près de moi, on a discuté des dernières factures. Je les ai prises et je suis retourné dans ma chambre.
Depuis, je me sens pas très bien et la première chose que je me suis dite c'est que j'aurais bien voulu qu'on m'appelle. Mais ça n'a pas été le cas. J'ai rapidement posté un tweet et j'ai essayé de dormir. Dans la soirée, tout de suite après mon message, Jérémy a pris de mes nouvelles et je l'en remercie. Ca m'a permis de dormir plus serein.

J'ai souvent reproché à mes amis de ne pas avoir été là quand j'avais pas le moral. Mais comment pouvaient-ils le savoir ? il aurait fallu qu'ils me contactent, chose qui, apparemment, ne le font pas. J'ai donc essayé de faire ce qu'ils devraient faire : prendre de leur nouvelle. Une façon habile de dire : "Hey ho, je vais pas bien, j'ai envie de parler". Et ça à l'air de marcher. Je ne maudis personne et j'ai déballé un peu ce que j'avais sur le cœur. Et comme à mon habitude, j'ai fini par alimenter mon site.

Vie, le 2010-10-19