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Il est vrai qu'en ce moment, je recherche un peu d'attention. Voire même de l'affection. Mais le titre de cet article n'a rien à voir avec tout cela. Ca fait parti d'un prochain article ... peut être.

Ce soir, je suis seul chez moi et j'attends. J'attends impatiemment son retour. Celui de ma mère.
Aujourd'hui, elle est partie se faire hospitalisée pour une durée d'une semaine et elle me reviendra dimanche. Rien de grave. Une opération fréquente chez la femme : la conisation du col utérin. Pour les plus curieux d'entre vous, il s'agit d'enlever des cellules pré-cancereuses.
Mais ça ira. Ma mère est une battante. Ca traduit d'ailleurs pas mal ce qu'elle a vécu.

Aussi loin que je m'en souvienne, la première épreuve difficile qu'elle a vécu a été la guerre du Cambodge. Une dictature organisée par les Khmers Rouges au pouvoir entre 1975 et 1999 avec notamment un certain Pol Pot.
Je ne lui ai jamais posé énormément de question sur ce passé là mais quand elle m'en parle, des conditions de vie, de la peur, elle semble avoir été profondément touchée par cette histoire. Des images sont restées gravées en elle.

Mais en fait, si je ne voulais pas fouiller dans son passé, c'est surtout parce que dedans, il y a la disparition de mon père. Je ne voulais pas qu'elle y repense, que ça lui pèse. Je ne voulais pas non plus connaître un homme que je n'ai jamais connu. Ca serait comme changé le passé ou du moins, essayer de le rattraper. J'avais décidé de tourner la page plutôt que de me morfondre.

Après la guerre du Cambodge donc, elle est arrivée sur Paris, a rencontré mon père et s'est mariée. J'ai revu les vidéos de leur mariage en K7 VHS. Ils ont eu deux beaux bébés qu'elle a du élever seule, sans un mot de français. Ma sœur l'a beaucoup aidée dans les démarches administratives et c'est surement pour ça que cette dernière a toujours mis un point d'honneur à gérer cette famille. Ma mère a appris à conduire, à cuisiner et s'est trouvé un boulot dans un karaoké dans les sous-sol de Paris.
Enfermée, enfumée, engueulée, elle en est tombée malade multipliant les visites chez le médecin.
Elle a arrêté son job et en cherche un autre.

Souvent, j'ai énormément de mal à être sur la même longueur d'onde que ma mère. Mais je sais que c'est normal. J'ai grandi dans un monde superficiel, occidental, un monde où les journées défilent aussi vite que les trains. Elle a surement été habitué à une vie plus tranquille et paisible. C'est d'ailleurs elle qui m'a fait comprendre que chaque individu voit la vie différemment et qu'il faut essayer d'adopter la vision d'autrui. Une certaine tolérance.

La vie se poursuit. Je suis allé à la salle de sport aujourd'hui. J'irai la voir demain, après son opération. J'ai annulé ma visite à Dijon (désolé Nathalie). En attendant de pouvoir la ramener à la maison, dimanche.

PS : Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est la chanson de Richard Marx, la voici.

Vie, le 2010-10-12